Je me rends au stade la Cartuja accompagné de Santiago Casanella et Gonzalo Varela González, respectivement directeur général et responsable des services sur le terrain Europe de Hunter Europe.
Le Stade National se trouve au Nord-Ouest de la ville, dans le quartier de la Cartuja.
Dessiné par les architectes Antonio Cruz Villalón et Antonio Ortiz García, le stade de Cartuja a été inauguré le 5 mai 1999 à l'occasion des Championnats du monde d'athlétisme. La construction de cet équipement sportif a coûté 120 millions d'euros et a été conçu selon les critères du Comité international olympique, en vue d'accueillir les Jeux olympiques de 2004.
La construction du stade a été jugée par certains inutile, la ville de Séville possédant déjà deux stades de ligue 1, le stade Benito-Villamarín et le stade Ramón Sánchez Pizjuán, accueillant respectivement les rencontres des équipes de football du Real Betis et du Séville FC.
« Le stade de la Cartuja n’est le stade d’aucune équipe en particulier. Il abrite des évènements et des rencontres sportives : il a accueilli par exemple la finale de la Coupe de l’UEFA 2002-2003, la finale de la Coupe Davis 2004, la finale de la Supercoupe d'Espagne de football en 2021… », nous explique M. Francisco José Carvajal, le greenkeeper du stade. Il accueille aussi de nombreux concerts pendant la période estivale.
Des équipes prestigieuses viennent également s’y entraîner, comme L’Olympique de Marseille, le Real de Madrid…
En 2020, le stade a accueilli le Championnat d’Europe de Football. Dès lors, il devait répondre à certains critères de qualité et d’efficacité.
En 2021, d’importants travaux incluant la remise à niveau du système d’arrosage du terrain ont été effectués, cela afin de répondre aux exigences de la FIFA et de pouvoir accueillir des matchs internationaux.
Il y a deux ans, le système d’arrosage a été entièrement rénové
La capacité du stade est de 57 619 places.
Il possède un terrain de jeu en gazon de 120 × 72 mètres, des pistes d'athlétisme synthétiques en Sportflex, deux pistes de saut en longueur et quatre fosses de saut.
Il possède également de plus 30 000 m2 de zones commerciales, dont un restaurant et un hôtel, une école et un centre médical, actuellement en location.
Jose Maria Martin de la société Goymar Proyectos e Instalaciones, S.L. a refait l’installation d’arrosage du terrain de jeu.
Gonzalo Varela González, Hunter European field service manager, José Maria Martin Rico, Goymar (installer),
Francisco José Carvajal Almansa, Estadio Cartuja (green keeper), Santiago Casanella,Hunter Europe General Manager
L’ancienne installation était composée de 35 arroseurs Rain Bird et de 7 vannes, soit une vanne pour 5 arroseurs.
L'ancienne installation a été remplacée par 35 vannes Hunter PGV-101-G-B 1”, 20 arroseurs demi-cercle Hunter I-50-06-SS-B pour les lignes de côté et de but et 15 arroseurs Hunter plein cercle I-50-06-SS-ON-B à l'intérieur du terrain, chaque arroseur pouvant être activé individuellement.
La nouvelle installation forme un rectangle parfait, de 7 lignes d’arroseurs sur 5, tous les 18 mètres. Les regards abritant les vannes et les décodeurs sont tous du même côté du terrain (5 vannes par regard) pour ne pas déranger la télévision. Tous les arroseurs sont dotés d’un couvercle pour la maintenance.
« Cette nouvelle installation permet de réaliser un arrosage beaucoup plus fin, sur mesure, les arroseurs étant indépendants les uns des autres » explique M. Gonzalo Varela González, de la société Hunter.
Ceci est très utile, compte tenu des exigences des équipes. « Par exemple, un jour avant un match important, l’entraîneur peut me demander d’irriguer un peu plus sur un corner » explique M. Carvajal, le greenkeeper. Et, il ajoute : « Avec la nouvelle installation, c’est possible ».
Par ailleurs, la nouvelle installation présente l’avantage de pouvoir actionner presque tous les arroseurs en même temps (arroseurs centraux ou arroseurs périphériques). Lorsqu’une équipe quitte le terrain, par exemple lors de l’Euro 2020, le greenkeeper n’a que 5 minutes pour irriguer l’ensemble du terrain. Avec l’ancienne installation, ce n’était pas possible.
Le stade est équipé d’un système de gestion centralisée Hunter Centralus et d’un programmateur à décodeur ACC2 de Hunter permettant d’actionner l’arrosage à distance, avec son téléphone portable.
Selon M. Carvajal, « La nouvelle installation, outre le fait de répondre aux exigences de la FIFA et de pouvoir accueillir des matchs internationaux, a permis de réaliser 30 % d’économies d’eau ».
Ressource en eau – local technique
L’eau utilisée pour arroser le stade est un mélange d’eau de pluie, d’eau pompée dans un affluent du Guadalquivir et d’eau souterraine. Elle est récupérée dans un grand réservoir, traitée et injectée dans le système d’arrosage.
Nous nous rendons dans le local technique qui abrite ce réservoir. S’y trouve également la station de pompage, et une armoire servant à contrôler l’apparition de maladies, comme la salmonellose et l’Escherichia Coli.
La capacité de la station de pompage est de 55 m³/h à 7,5 bars. À partir de la station de pompage, un tuyau de Ø125 mm alimente une boucle de Ø110 mm autour du terrain où se trouvent les 7 regards de vannes abritant 5 vannes chacune.
« L’eau est toujours disponible en quantité suffisante et ne vient jamais à manquer », explique M. Carvajal.
Par ailleurs, pendant la période estivale, le stade est seulement utilisé pour des concerts, il n’accueille aucun match de foot. « On laisse la pelouse sécher, et elle est replantée en septembre », explique José Carvajal. La pelouse est une pelouse en gazon naturelle, Ray-Grass, et son remplacement coûte 100 000 € chaque année (contre 400 000 € pour un gazon hybride). Le greenkeeper explique « dans ce cas, une pelouse en gazon naturel suffit car le stade n’est pas utilisé de manière intensive. Et cela nous permet de réaliser d’importantes économies ».
Du fait de la situation du stade, entre le fleuve Guadalquivir et son affluent, la pelouse est particulièrement sensible aux maladies. Le greenkeeper travaille 7 jours sur 7, notamment pour surveiller l’apparition de maladies, car « en cas de problème, il faut traiter immédiatement, on ne peut pas attendre le lundi ».
Nous sortons ensuite du local technique et nous dirigeons vers de magnifiques vestiaires, rouges et flambants neufs. Il y a des salles de réunion, des vestiaires pour les joueurs, des vestiaires pour les arbitres et des vestiaires pour le staff. L’ensemble est extrêmement luxueux et bien équipé.
Le stade est prêt pour accueillir le Championnat du Monde 2030. Il reste seulement à augmenter la capacité d’accueil, car il devra accueillir 70 000 spectateurs !