Golfs et eau, l’action fédérale

Avec 720 golfs membres représentant 33 000 hectares d’espaces naturels, la ffgolf a mis au cœur de ses préoccupations la préservation de l’environnement, et de l’eau. Retour sur dix années d’actions et les résultats obtenus.

Soucieuse de l’image qu’en général peut avoir du point de vue de l’écologie, et plus particulièrement de la consom­mation en eau, la ffgolf œuvre depuis dix ans à la transparence des pratiques de gestion et d’entretien des parcours de golfs en France et poursuit ses actions en faveur d’une gestion de l’eau optimisée.

 

VRAI OU FAUX ?

 

Toutes les surfaces de jeu d’un golf sont arrosées.

FAUX. Si un golf de 18 trous comprend environ 50 hectares de terrain, seulement 25 % en moyenne sont susceptibles d’être arrosés, intégrant prioritai­rement les greens et les départs qui ne représentent quant à eux que 2 hectares. La partie restante est constituée de zones naturelles peu entretenues et intactes où la biodiversité peut s’épanouir librement.

 

Les golfs réduisent leur consommation d’eau.

VRAI. Les golfs ont entrepris de nombreux efforts. Au global, les consommations de l’ensemble des golfs ont baissé de 14 % en 5 ans. L’investissement croissant des golfs dans des technologies plus performantes et la recherche de nouvelles solutions devraient contribuer à poursuivre cette dynamique positive.

 

Les golfs ne sont pas tous de gros consommateurs d’eau.

VRAI. Près de 70 % des golfs consomment moins que la moyenne nationale mesurée à 25 000 m3 par tranche de 9 trous. Pour les plus gros consommateurs, l’eau utilisée provient de canaux ou encore de stations d’épuration. Ces deux origines de l’eau ne souffrent pas de conflits d’usages.

 

Les golfs consomment l’équivalent en eau de milliers d’habitants.

FAUX. Seuls 10 % des golfs utilisent l’eau du réseau public (eau potable). Le coût de l’eau publique est une charge importante pour les golfs qui sont contraints de l’utiliser, ils sont très vigilants à sa meilleure utilisation et à la maîtrise de son modèle économique. L’étude révèle que leur consommation d’eau publique a baissé de 20 % en 5 ans. Un golf de 9 trous consomme l’équivalent de la consommation d’eau d’une commune de 350 habitants.

 

Les golfs polluent et détruisent l’environnement.

FAUX. Beaucoup de golfs, au travers de leur dessin architectural et de leur lieu d’implantation, valorisent l’environnement. Par le biais de leurs zones humides et de leurs zones naturelles, ils assurent en milieux urbains des continuités écologiques et contribuent à une meilleure qualité de l’air. L’épanouissement de leur biodiversité tend à prouver que ces sites sont gérés sainement et que les professionnels qui en ont la charge agissent.

 

DIX ANNÉES D'ENGAGEMENT FEDERAL

En 2004, la ffgolf mettait en place une commission statutaire en charge des questions de la préservation de l’environ­nement, du développement durable et de la sensibilisation des clubs et des pratiquants à ces thèmes.

En 2006, la première charte sur l’eau était signée entre la ffgolf, les associations représentatives du golf, les ministères des sports et de l’écologie, engageant la filière à réduire les consommations d’eau, avec comme priorité, les golfs utilisant de l’eau en provenance du réseau public (eau potable). La charte garantit, hors pénurie d'eau potable, la survie de nos parcours surtout en période de grande sécheresse. En contrepartie, la ffgolf et les gestionnaires de golfs s'engagent à rechercher et mettre en oeuvre toutes les possibilités de réduction et d'alternatives à l'arrosage. Une vraie reconnaissance du rôle économique et écologique de notre sport.

En 2010 les parties décidaient de prolonger la concertation, de la faire évoluer et d’y associer le ministère de l’agriculture et de la pêche compte tenu des travaux en cours sur le volet qualitatif de la gestion de l’eau et du plan Ecophyto 2018.

La nouvelle charte nationale « Golf et Environnement » était signée.

Mars 2013 , le président Georges Barbaret remettait à madame Valérie Fourneyron, ministre des sports, de la jeunesse, de l’éducation populaire et de la vie associative, le 1er rapport quinquennal de la Charte nationale golf et environnement relatif à la préservation de la ressource en eau. Ce dernier a notamment démontré les efforts consentis par la filière depuis la première charte pour réduire les consommations d’eau.

 

DES RESULTATS

90 % des golfs utilisent pour l’arrosage une eau impropre à la consommation humaine (eaux de surface, souterraines, pluviales, usées et traitées par stations d’épuration, agri­coles...). Seuls 10 % de golfs ont recours à l’eau potable.

- 20 %, c'est la baisse de la consommations d’eau provenant du réseau public, calculée entre 2006 et 2010. Cette diminution doit se poursuivre, notamment grâce au développement de nouveaux outils de gestion plus performants.

- 14 %, c’est la réduction en moyenne sur les 5 dernières années des consommations globales en eau par les golfs.

 

DES A PRIORI A BALAYER

Un parcours de golf doit évoluer naturellement au fil des saisons, tout comme le défi sportif qu’il propose. L’arrosage se doit d’être raisonné, au prix d’un gazon en apparence grillé l’été. Si cet aspect visuel peut choquer, il n’altère pas l’intérêt sportif d’un parcours. Un tel parti pris peut conduire à des économies d’eau substantielles. La ffgolf et la filière golf devront sensibiliser les joueurs pour favoriser de leur part une meilleure acceptation de ce qu’est un parcours de golf naturel.