Quinze mille scientifiques alertent sur l’état de la planète

C’est une alerte solennelle que publient, lundi 13 novembre plus de 15 000 scientifiques de 184 pays, biologistes, physiciens, astronomes, chimistes ou encore agronomes, spécialistes du climat ou des océans, des auteurs mettent en garde contre la destruction rapide du monde naturel et le danger de voir l’humanité pousser « les éco­systèmes au-delà de leurs capacités à entretenir le tissu de la vie ».

Leur texte enjoint aux décideurs et aux responsables politiques de tout mettre en œuvre pour « freiner la destruction de l’environnement » et éviter que ne s’aggrave l’épuisement des services rendus par la nature à l’humanité.

L’ampleur du soutien à cette mise en garde reflète une inquiétude qui traverse toutes les disci­plines.

C’est la deuxième fois que les « scientifiques du monde » adressent une telle mise en garde à l’humanité. Le premier appel du genre, publié en 1992, à l’issue du Sommet de la Terre à Rio (Brésil), avait été endossé par quelque 1700 chercheurs, dont près d’une centaine de Prix Nobel. Il dressait déjà un état des lieux inquiétant de la situation. Ce premier appel n’a pas été suivi d’effets. Un quart de siècle plus tard, la trajectoire n’a pas changé.

C’est en réalisant le peu de progrès accomplis depuis 1992 que le bio­logiste William Ripple, professeur émérite à l’université de l’État d’Oregon, a pris l’initiative de rafraîchir quelques-uns des indicateurs alarmants mis en avant à l’époque. Avec sept autres auteurs principaux, il en a tiré un bilan qui dessine à grands traits – ou plus exactement en quelques courbes simples – l’état de santé désastreux de la planète. 

L’avertissement des scientifiques prend alors tout son sens. Le problème n’est pas tant la croissance démo­graphique que la gestion des ressources et le changement des modes de vies. L’humanité doit adopter une alternative plus durable écologiquement que la pratique qui est la sienne aujourd’hui.

 

Photo