Le Maroc va dessaler l’eau de merpour irriguer les orangers du Souss

Un vaste projet chiffré à 2,7 MMDH va permettre de produire 167 000 m3 d'eau par jour d'ici 2018 pour irriguer la région. Pour la toute première fois au Maroc, une usine de dessalement d'eau de mer va voir le jour près d'Agadir, couplée à un vaste réseau d'irrigation. Le projet sera développé en partenariat public-privé avec une exploitation pour une durée de 30 ans. 

L'unité de dessale­ment sera située au sud d'Agadir et devra produire?à?terme 167 000?m3?d'eau des­sa­lée par jour. Elle parvien­dra ainsi à cou­vrir tout juste le déficit hydraulique qui se por­te à 60 millions de m3. 

Les autorités de régu­lation visent ainsi un plan d'appro­vision­ne­ment mixte pour la région : eaux conventionnelles du barrage et de la nappe, et eau dessalée. Les agriculteurs devront d'ailleurs s'engager à respecter des quotas de prélèvement sur la nappe. Toutes les extensions agricoles ne seront pas autorisées, à l'exception de celles sur eau dessalée. A terme, l'eau déminéralisée devra couvrir 50% des besoins des agriculteurs.

Le projet comprend trois volets : la construction de l'unité de dessale­ment, la construction du réseau d'irri­ga­tion et l'exploitation des infrastructures pendant 30 ans. 

Le prix du m3 d'eau dessalée sera calculé sur le coût de revient et devrait tourner autour de 6 à 7 DH. À titre de comparaison, l'eau de barrage coûte 1 DH/m3 et l'eau de la nappe entre 2 et 3 DH/m3. L'amortissement sera assumé par l'État, et le prix devrait être au plus proche du coût d'exploitation, lequel comprend pour 60 % le coût de l'énergie. Pour les gros agriculteurs, le prix ne devrait néanmoins pas être rédhibitoire. 

En rompant l'aléa climatique, ce projet présente une garantie pour leurs investissements, et une stabilisation de leur chiffre d'affaires. D'ailleurs certains ont déjà installé des petites unités de déminé­ralisation artisanale, faisant peu de cas des risques environ­nementaux afférents. Une mise en exploitation pour fin 2018.

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