Par un employé de Komet qui a survécu à Agritechnica et qui y retournera sans hésiter
Il existe une vérité tacite qui unit tous ceux qui ont déjà bravé un grand salon professionnel. Nous ne l'admettons jamais, mais elle nous lie bien plus que n'importe quelle brochure sur papier glacé.
Les salons professionnels...
Ce sont les innovations de pointe, les « grosses roues » (comme les appelle mon fils), la robotique, l'automatisation et toutes les formes d'« efficacité intelligente ».
Agritechnica en Allemagne en 2025 : 2 800 exposants, près d'un demi-million de visiteurs, sept jours de pur spectacle agrotechnologique. Et la DLG ? Impeccable. Elle organise le salon avec une précision de métronome et une efficacité indiscutable.
Mais ensuite... il y a tout le reste. Les choses que personne ne dit.
Comme découvrir que pendant qu'Agritechnica se tient à Hanovre, toute la région environnante affiche complet des années à l'avance. Vous vous retrouvez donc dans un village si petit que même les habitants haussent les épaules. Le mien était un motel pour camionneurs près d'une station-service, « au charme rustique », me suis-je dit.
Après de trop longues heures de voyage, je suis arrivé à une gare avec une seule sortie et une point gps sur Google incertain. Pas de réseau. Minuit. Perdu dans le froid. Et encore 20 minutes de marche jusqu'au motel aux allures de grange où j'avais réservé une chambre. Heureusement, étant sud-africain (où la résilience est la norme), j'ai fait signe à une famille surprise qui m'a gentiment sauvé de l'obscurité et m'a conduit à mon motel. Je n'ai jamais été aussi reconnaissante.
Puis vint le véritable choc : les trains allemands.
L'Allemagne est réputée pour sa précision et sa ponctualité, jusqu'à ce que vous essayiez de vous rendre à Agritechnica. Tout à coup, on se croirait moins à la gare centrale de Berlin qu'à Mumbai à l'heure de pointe. Les quais changent au hasard. Les wagons se séparent et partent dans différentes directions (demandez à mon collègue Alvaro et moi-même, qui étions côte à côte une minute auparavant, et qui nous retrouvons l'instant d'après à mi-chemin des Alpes). Tous les voyageurs internationaux désorientés deviennent instantanément des amis. Nous échangeons des anecdotes, des blagues sur l'irrigation et des moyens de survie.
Et n'oublions pas les sandwichs en carton vendus au prix de produits de luxe. Je n'ai jamais été aussi ravi d'en manger un, n'ayant pas pris de petit-déjeuner dans ma charmante demeure, une station-service. Idem pour le premier café du matin, la pluie ruisselant sur votre capuche pendant que vous priez pour que la file avance.
Mais la vraie magie commence lorsque vous entrez enfin dans le hall et apercevez votre équipe, alerte, souriante, chacun avec ses propres mésaventures. Ces histoires seront racontées plus tard, lors d'un dîner dans un restaurant réservé à l'âge de bronze, à des kilomètres de tout, accessible après un trajet héroïque en taxi qui coûte plus cher que le repas (et le motel).
Et c'est cela, les conversations, les idées, les clients, les nouvelles idées inattendues, qui font toute la différence. C'est là que les discussions sur les arroseurs, les pivots, les performances et l'ingénierie de précision se transforment en vraies relations. Pour Komet, les salons professionnels ne sont pas seulement une affaire commerciale ; ils nous permettent d'aider les agriculteurs à irriguer mieux et plus efficacement, pour de meilleurs rendements et une meilleure rentabilité.
La DLG ne se contente pas d'organiser un événement, elle crée une scène où le monde agricole mondial se rencontre, débat, innove et fait progresser l'ensemble du secteur. Et oui, les retombées économiques sont réelles : hôtels bondés, restaurants débordants et boissons comme le Coca-Cola mélangé à du Fanta (merci, Kathrin, je ne savais pas que cela existait).
En quittant Agritechnica, une vérité m'est apparue clairement : les relations humaines restent le moteur de notre industrie. Les agriculteurs font affaire avec des personnes en qui ils ont confiance. Et travailler pour une entreprise qui valorise ces relations fait que chaque retard de train, chaque sandwich détrempé et chaque mésaventure nocturne en vaut la peine.
Les salons professionnels, c'est le chaos, c'est magique. Et c'est à nous !
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