Stade de football de Rodez : Irrigation spécifiques des terrains hybrides

L’année dernière, le club de foot de Rodez est passé de club National à club de ligue 2. Le service des sports de la ville a alors décidé de refaire entièrement son terrain d’honneur Paul-Lignon, avec une ambition élevée : le stade s’est doté d’une pelouse hybride, d’un système d’arrosage performant avec gestion centralisée et d’un réseau de régulation thermique.

 

Une nouvelle pelouse hybride

Nous avons contacté M. Rouquié, directeur du service des sports de la ville de Rodez, afin qu’il nous explique les travaux de rénovation du stade, et notamment, tout ce qui touche à l’irrigation du terrain.

Il a commencé par nous expliquer ce qu’est un terrain hybride.

Il existe plusieurs natures de sols sportifs :

• les sols classiques, composés de terre et de sable, qui concernent surtout les clubs amateurs ;

• les sols hybrides : depuis 15 ans, tous les terrains de haut niveau sont des terrains hybrides. Dans ce cas, un substrat remplace la terre et le sable. Un mélange de terreau et d’amendement organique va permettre à la pelouse de s’épanouir. Ces sols sont ensuite renforcés avec des fibres synthétiques appliquées soit à l’horizontal, soit à la verticale.

Un terrain hybride améliore considérablement la vitesse de jeu, la transmission du ballon, la souplesse de la pelouse et rend le terrain praticable par tous les temps. Le drainage est immédiat et l’eau est absorbée très rapidement. Ainsi, le terrain n’est jamais inondé, comme cela peut être le cas avec de la pelouse naturelle.

Le club de Rodez a opté pour une pelouse hybride de chez Naturel Grass : le procédé Airfibr avec un système de drainage continu. Selon Marc Rouquié : « Du fait du passage du club en ligue deux, nous avons choisi une pelouse hybride avec fibres synthétiques ; par ailleurs, entre les deux techniques, nous avons choisi la technique à l’horizontale car elle se rapproche le plus, à l’entretien, des terrains classiques. Ainsi, nous n’avons pas eu besoin de reformer le personnel chargé de l’entretien du terrain ».

 

Un système d’arrosage performant :

Le nouveau système d’arrosage est composé de 40 arroseurs disposés de manière régulière sur l’ensemble du terrain : 8 rangées de 5 arroseurs, à raison d’un arroseur tous les 15 mètres, et 14 électrovannes sur un terrain de 126 x 80 m

 

Les arroseurs périphériques et les arroseurs centraux diffèrent 

Le terrain compte 22 arroseurs périphériques, des Hunter G-885, d’une hauteur totale de 30 cm (hauteur escamotable de 9,5 cm), avec buse triple jets et une portée comprise entre 11,3 et 28,7 mètres.

« Ces buses triple jets permettent d’obtenir un arrosage uniforme sur toute la surface, y compris au pied de l’arroseur », explique M. Rouquié. Ces arroseurs peuvent être réglés en plein cercle, demi-cercle ou quart de cercle, selon le besoin.

Par ailleurs, le terrain compte 18 arroseurs centraux (6 rangées de 3) I 40 de chez Hunter, modèle très utilisé sur les terrains de sport. Il s’agit d’arroseurs intégrés dans le sol.

Ils ont une portée pouvant aller jusqu’à 23,2 mètres, et une hauteur totale de 20 cm (hauteur escamotable de 10 cm). Par ailleurs, ils sont dotés de plusieurs options de buses à trois jets, et un jet arrière permettant une répartition optimale de l’eau. Leur débit est d’environ 15 mm/h : « ils permettent d’arroser rapide­ment juste avant le match ou pendant la mi-temps, pour humidifier le terrain » explique M. Rouquié.

Ainsi, on a une multiplication du nombre d’arroseurs, arroseurs qui individuellement, sont de plus en plus performants en termes d’uniformité d’arrosage. Plus il y a d’arroseurs, plus on économise de l’eau car aucune partie du terrain n’est sur-arrosée.

 

La gestion centralisée :

Le système d’arrosage est relié à un système de gestion centralisée avec un programmateur à décodeur ACC2 de Hunter qui offre une flexibilité extrême, avec 32 programmes indépen­dants, 10 heures de démar­rage et diverses configura­tions de gestion.

L’arrosage peut être déclen­ché à distance, avec une télécommande de type ROAM. Selon le directeur des sports de la ville « Nous n’avons pas suivi de formation, quelques explications ont suffi car le programmateur et la télé­commande sont très sim­ples à utiliser. Dès l’installa­tion, un réglage général a été effectué, en fonction des besoins de la pelouse. De plus, chaque arroseur est numéroté afin de pouvoir en modifier les paramètres selon les besoins du terrain ».

Chaque arroseur peut être mis en route individuel­lement, excepté au cœur du terrain où ils fonctionnent trois par trois. M. Rouquié nous explique : « au cœur du terrain, ça a moins d’intérêt d’avoir des arroseurs qui fonctionnent individuellement et cela nous a permis de faire des économies ». Au total pour l’arrosage, l’investissement a été d’environ 90 000 € HT pour la ville.

L’ensemble sera bientôt relié à une station météo et des sondes d’humidité qui fourniront des informations complémentaires au système sur l’air, l’humidité,  les précipitations et le sol, permettant de réajuster la programmation de l’arrosage en fonction de toutes ces données et d’apporter à la plante la juste quantité d’eau dont elle a besoin. La station météo et les sondes  seront intégrées dans la nouvelle tribune (la tribune actuelle va être cassée et remplacée au mois de mai 2021).

 

Conclusion

Le terrain a été livré en octobre 2019. M. Rouquié a un peu plus d’une année de recul par rapport à sa nouvelle installation, et semble très satisfait : « les apports en eau sont très précis, selon les coins ombragés, le manque d’eau de la pelouse,… le tout sous le contrôle quotidien d’un agent de la ville. » Et Il ajoute « avec ce terrain hybride, les apports en eau sont plus fréquents mais moins importants. Au final, on économise beaucoup d’eau. On est passé de 3000 m3 contre 5000 m3 auparavant, grâce à la fois au nouveau substrat et au nouveau système d’arrosage».

Et il ajoute : « Et une fois que la station météo et les sondes seront installées, l’arrosage devrait être encore plus précis et les économies d’eau encore plus importantes. »